Apocalypto (2007)

Apocalypto sur La fin du filmEt à la fin il gagne (de justesse)

Si t’aimes pas les films qui parlent en indigène (voir ce que la-fin-du-film disait à ce propos concernant Désaccord parfait), cours louer Apocalypto: c’est pas trahir la politique éditoriale de ton blog ciné préféré que de dévoiler que ça parle en Aztèque (ou bien était-ce du Moltèque?) sous-titré non seulement jusqu’à la fin mais depuis le début. Coup de bol, les espingouins qui débarquent à la toute fin du film ont un rôle muet…

A part ça, Patte de Jaguar, le héros du film (Rudy Youngblood), c’est un peu Tintin au pays des schtroumpfs méchants (très méchants), sauf qu’en plus il a une famille et qu’il l’a laissée en dépôt au fond d’un trou où rien n’a été prévu pour évacuer l’eau en cas de pluie. Il a posé là sa femme enceinte et son fils en attendant d’avoir réglé ses soucis. Et question soucis, c’est du sévère: à la moitié du film, on retrouve notre héros peint en bleu (il a dû perdre son petit bonnet blanc, c’est dommage) en haut d’une pyramide, un couteau de sacrifice brandi au-dessus de l’abdomen et tout un tas d’abrutis avec des os dans le nez en train de hurler à la lune en plein midi.

Ça doit être ça qui le sauve, d’ailleurs: au moment critique, v’là-t-y pas que le dieu Soleil cligne de l’oeil. Comme j’te l’dis: une éclipse pile poil quand il faut, mais qui bouge et tout vu que c’est du cinéma. Un gros progrès par rapport au Temple du soleil, qui déjà représentait un gros progrès (grâce à l’ajout décisif d’un petit chien blanc qui parle) par rapport à la façon dont mon arrière-grand-père, inventeur de ce ressort dramatique, mimait le truc avec deux assiettes (une propre, une sale).

Du coup, Patte de Jaguar, toujours peint en bleu, échappe au sacrifice rituel pour se retrouver transformé en cible vivante dans un jeu à la con avec les ceusses qui ont massacré son village et l’ont fait prisonnier. Il en réchappe, en profite pour trucider le fils du chef, et se carapate dans la forêt, toute la bande de dégénérés à moustaches à ses trousses (la mode, en ce temps-là…).

Dans la forêt, il court, saute du haut d’une chute d’eau genre Greystoke, fait des tas de trucs avec des animaux (un jaguar, des frelons, un crapaud venimeux…) et décanille un par un ses poursuivants. Manque de pot, il s’est mis à pleuvoir: arrivera-t-il à temps pour sauver sa famille du trou-baignoire de la mort? Tu le sauras en allant voir le film.

Nan, je déconne: à la fin, alors que les deux derniers méchants à ses trousses s’apprêtent à choper Patte de Jaguar, il arrive au rivage. La vision de trois galions espagnols renvoie la querelle en cours aux oubliettes, Patte de Jaguar se tire sur la pointe des pieds et va délivrer sa famille, agrandie d’un nouveau-né accouché en piscine (trop moderne, ces Aztèques de la forêt!). Il emmène son petit monde inventer une nouvelle vie loin de l’envahisseur blanc, car il sait que sa civilisation est condamnée à être réduite à néant, vu qu’elle est pourrie de l’intérieur (ça, c’est à peu de choses près la citation sur laquelle s’ouvre le film, mais j’ai trouvé que ça le faisait grave à la fin aussi, genre la morale du film, tu vois?).

Bon, allez, vu que je ne t’ai pas fait le coup de l’Aztèque de cheval au pays du latex, fais-moi la faveur d’aller consulter la fiche Allocine etc. (pour l’instant ça nous rapporte rien, mais qui sait? peut-être que demain il nous donneront de l’argent pour qu’on arrête de parler d’eux…) – et puis tu auras la confirmation qu’en fait tout ça se passe bien chez les Maya et pas chez les Aztèques, mais j’ai voulu éviter les blagues à deux balles à propos des abeilles, vu qu’à mon avis ça devait être des frelons. Voilà.

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