Je suis une légende (2007)

Je suis une légende sur La Fin du Film

En 2009, des scientifiques ont modifié génétiquement le « virus du cancer » (sic) pour le rendre inoffensif, et c’est Emma Thompson qui vient l’annoncer à la télé (le rôle le plus court de sa carrière, trente secondes). Patatras ! Trois ans plus tard, José Bové peut ricaner dans sa barbe, cet OGM est devenu fou et a décimé les habitants de New York, qui se mettent à mourir, puis à revivre pour bouffer leurs concitoyens encore en vie, comme dans La nuit des morts-vivants. Si bien que le président des États-Unis déclare la ville zone interdite. Pourquoi seulement New York, il serait inconvenant de poser la question, donc ne me demandez pas. Bref, dans la Grosse Pomme, et vu le processus décrit plus haut, en un rien de temps toute la population est morte. Toute ? Non ! Seul à résister encore et toujours au virus envahisseur, un homme, Robert Neville, savant biologiste, a échappé à la contagion, en compagnie de sa chienne Samantha, et cherche dans son laboratoire personnel un remède à l’épidémie. Le personnage est interprété par Will Smith, qui, nul n’osera dire le contraire, possède toute la crédibilité nécessaire pour incarner un scientifique, un peu comme Christine Boutin pour être meneuse de revue aux Folies-Bergère. Certes, il n’a pas de problèmes de ravitaillement, et il peut « louer » tous les DVD qu’il veut, les magasins dans leur ensemble lui sont ouverts ; il n’a même pas besoin de demander une autorisation pour faire ses courses le dimanche. Si je voulais pinailler, je te demanderais bien comment l’électricité peut fonctionner encore dans une ville où tout le monde est mort, mais ne chipotons pas.

Tu te souviens ? Les morts en question sont des vampires (dans le livre de Richard Matheson, c’était ça, c’était même l’objet du livre), donc ils sont vivants, quoique la nuit seulement. Et ils prennent en chasse notre scientifique, histoire de l’inviter à dîner – mais c’est lui qui serait au menu. Naturellement, Bob se défend, ce qui nous permet de constater qu’il manie la grenade et la mitrailleuse encore mieux que le microscope, et cesse donc de t’étonner que les facs de biologie aient pu lui dispenser également cet enseignement, je te rappelle que nous sommes aux États-Unis.

Peu avant la fin, et histoire de contrebalancer la mort de sa chienne, il découvre qu’une femme, Anna, qui n’est pas une morte-vivante, a survécu en compagnie de son petit garçon, Ethan. Autre bonne nouvelle, une morte-vivante à l’agonie (ne cherche pas à comprendre), qu’il a capturée au début du récit et conservée dans la glace, est en passe de guérison. Bientôt, les examens le prouvent, il a trouvé l’antidote à la maladie, et le sang de la morte-vivante revenue à la vie (ça va, tu suis ?) va servir de vaccin. Il prélève rapido le précieux liquide et le confie à sa camarade Anna, qui n’a donc été introduite dans l’histoire que pour ça, et qui parvient à fuir, regagnant la civilisation toute proche, laquelle sera donc sauvée, mais pas par Bruce Willis cette fois, ce qui est une entorse aux règles hollywoodiennes. Et, débarrassé de ce souci lancinant, il est attaqué à ce moment précis par une armée de vampires qui ont réussi à pénétrer chez lui. Il se résout alors à se suicider tout en tuant ses agresseurs (déjà morts, hein, tu n’as pas oublié ?) comme dans Le village des damnés, en faisant exploser une grenade qui ratiboise tout le quartier, et lui-même par conséquent.

Je me permettrai tout au plus de faire remarquer, détail technique ayant échappé à l’accessoiriste du film, qu’il s’agissait d’une grenade dite « offensive », engin connu, comme son nom l’indique, pour être inoffensif – au contraire de la grenade dite « défensive » –, et bien incapable de produire l’effet dévastateur vu à l’écran. À la place de Bob, j’aurais attendu tranquillement le lever du jour en feuilletant les pages d’Allociné, puis j’aurais quitté les lieux. Mais tout le monde n’est pas héroïque.

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