Joshua (2007)

Josha sur la-fin-du-film.com

Ce premier film de George Ratliff te rappellera, lecteur fan d’horreur soft, le célèbre Rosemary’s baby de Roman Polanski pour l’atmosphère, et, parce qu’il ne contient pas un atome de surnaturel, L’autre, dont un quidam a parlé ici – pour le thème de l’enfant maléfique. Bradley Cairn est un agent de change newyorkais, un peu plouc (culture nulle) mais très à son aise financièrement parlant : grand appartement dans un immeuble cossu, avec un piano Steinway dans le salon, vue sur Central Park, abonnement au squash, pas vraiment un fauché. Sa femme, Abby, vient de mettre au monde une petite fille, Lily, mais ils ont déjà un enfant, un garçon de neuf ans, Joshua, plutôt doué pour les études puisque son institutrice pense qu’il devrait sauter une classe, voire deux, et doué aussi pour le piano. Justement, il répète pour la fête de son école la Douzième Sonate du gros Ludwig (le troisième mouvement, Marche Funèbre sur la Mort d’un Héros, si tu es branché musique légère), sous la direction affectueuse de Ned, le frère de sa mère, qui est compositeur et monte des spectacles à succès. Brad a aussi sa mère, Hazel, gavée de religion et qui désapprouve que les époux Cairn ne donnent aucune éducation religieuse à leur fils, préférant le laisser libre de choisir « plus tard ».

Tout semble aller pour le mieux, mais de petits faits commencent à se produire : Joshua vomit au milieu du salon quand sa famille chante une berceuse pour sa petite sœur ; puis il sabote le morceau qu’il devait jouer en public, et s’évanouit devant son piano. Plus tard, tous les petits animaux que sa classe élevait meurent mystérieusement, empoisonnés, pense l’institutrice. Puis sa mère se blesse au pied en marchant sur un tesson de verre, doit se déplacer avec une béquille et suivre un traitement médical, et on fait appel à la grand-mère Hazel pour s’occuper du bébé, or la sympathie ne règne pas entre les deux femmes. Puis le chien Buster, que Joshua était allé promener, meurt à son tour, on ne sait de quoi. Et voilà que Joshua déclare vouloir donner tous ses jouets aux pauvres, en même temps qu’il se prend de passion pour les rites funéraires assez sinistres de l’Égypte antique.

Le clash survient quand Hazel emmène Joshua à une réunion de prière, et que l’enfant proclame qu’il veut « suivre Jésus ». Sa mère éclate et fait une scène violente à sa belle-mère. Brad calme le jeu, mais Abby ne tient pas le coup, et craque le jour où Joshua propose un jeu de cache-cache et disparaît – apparemment, si tant est que « disparaître apparemment » signifie quelque chose – en compagnie de sa petite sœur. On les retrouve plus tard, paisiblement occupés dans la nursery, ce qui n’empêche pas Abby de faire une dépression et d’entrer à l’hôpital, d’où elle ne ressortira plus jusqu’à la fin du film.

Au cours de la visite d’un musée avec sa grand-mère et sa petite sœur, Joshua refait le coup de la disparition, et l’aïeule le retrouve au moment où, apparemment (bis), il allait pousser le landau du bébé du haut d’un escalier (il avait dû voir Le cuirassé Potemkine). Elle le retient à temps, mais c’est elle qui dévale l’escalier et se brise le crâne. La voilà morte, et Brad commence à soupçonner que son surdoué de fils est pour quelque chose dans tous ces évènements. Dès lors, il envisage de mettre l’enfant en pension loin de chez eux, prend le bébé dans sa propre chambre et met une chaîne à sa porte pour empêcher Joshua de l’approcher. Cependant, une psychologue qu’il a convoquée affirme que Joshua est en fait victime de mauvais traitements. Joshua fait celui qui ne comprend rien au comportement de son père, mais, au cours d’une promenade dans Central Park, il le défie, se moque de lui, reçoit une gifle, et déclare à son père que, pour cela et désormais, plus personne ne l’aimera jamais. Brad lui flanque alors une sévère correction en public… et se retrouve en prison pour mauvais traitements ! Cette fois ça y est, plus de parents pour Joshua.

La scène finale montre l’oncle Ned qui a pris en charge Joshua et le bébé. Et les deux décident de composer une chanson, sur des paroles d’une ironie diabolique que l’enfant improvise : « Plus personne ne les aimera, ils ont voulu me sauver, ils auraient mieux fait de se sauver eux-mêmes. En vérité, j’ai seulement voulu être avec toi ». C’est parfaitement cynique, mais il n’y a aucune explication, et ce n’est pas dans Allocine que tu la trouveras.

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