L’éveil de Maximo Oliveros (2007)

L'éveil de Maximo Oliveros 

Pour ne point créer la panique chez nos millions de lecteurs, on évitera d’écrire qu’il s’agit d’un film philippin. Donc, voilà-voilà-voilà, c’est un film monégasque. Malgré cela, tout se passe à Manille, au sein du petit peuple, ce qui prouve bien que Monaco est concerné (ou concernée, selon les goûts sexuels du lecteur, toi par conséquent, ami ; et du sexe, il va en être justement question). Sujet : la pédophilie, et j’en vois déjà dont les yeux vrillent mais qui vont faire semblant de se scandaliser. Patience…

C’est de la pédophilie, mais à rebours, puisque ici, c’est le garçon de douze ans qui est amoureux d’un homme adulte et le drague avec autant d’obstination que de ferveur. Situation bien plus courante qu’on le dit. Maxi est donc fou d’amour pour Victor, policier de son quartier, âgé d’environ vingt-cinq ans. Dans ce cas, tout le monde va lui tomber dessus, penses-tu non sans pertinence, puisque tu vis en France, pays où l’on ne badine pas, non seulement avec l’amour, mais surtout avec la morale, sinon Christine Boutin ne serait pas ministre en attente d’une remise de peine. Eh bien pas du tout. S’il y a quelques grincements, ce n’est ni sur la question d’âge, ni sur celle du sexe, c’est parce que le bien-aimé, qui est flic, entend exercer pleinement son métier !

C’est que l’enfant, orphelin de mère, vit en toute harmonie avec son père et ses deux frères, qui sont toujours à la limite de l’illégalité ; en clair, ils vivent du produit de leurs vols. Un jour, l’un des frères aînés tue un étudiant, et Victor, qui a des soupçons, tente d’arracher la vérité à Maxi. Représailles, les deux frères tabassent le flic, puis le père le menace de mort. Mais un nouveau patron est nommé au commissariat, et apparemment, c’est un ancien truand, qui a un compte à régler avec le père de Maxi, puisqu’il le flingue sous les yeux de Victor… et de Maxi, qui a tout vu.

La fin te fendra le cœur : Maxi n’aime plus Victor. Jusque là très efféminé, il se remet en garçon, tenue stricte, plus de fleurs dans les cheveux, démarche virile, puis il passe devant son ex-ami sans lui jeter un regard, après avoir à peine hésité. Victor n’a plus qu’à pleurer son amour perdu. Ce qui prouve bien l’esprit monégasque de l’histoire. Et le juge Burgaud, dans tout ça ? demandes-tu avec cette pertinence qui a fait ta renommée dans ton immeuble. Ben, il ne devait pas être libre, comme ils disent sur Allocine.

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