L’incroyable Hulk (2008)
Réjouis-toi, lecteur assidu (Socrate, lui, était un lecteur à cigüe), le docteur Ross est de retour ! Non, pas dans E.R. alias Urgences, mais dans L’incroyable Hulk, film de Louis Leterrier, un Français (cocorico !) qui avait été deuxième assistant metteur en scène sur l’Astérix de Chabat. Pour être tout à fait franc, ce docteur Ross-là se prénomme Elizabeth et ne ressemble que de très loin à George Clooney (puisque l’actrice est Liv Tyler), et s’avère être l’ex- et future nouvelle petite amie du héros, Bruce Banner. Mais, en prime, il y a aussi un Mr Green et quelques scènes d’hôpital dans cette histoire, donc tout n’est pas perdu pour les amateurs d’hémoglobine.
Le début du film se déroule dans une favela de Rio : Bruce Banner (Edward Norton) est employé comme réparateur à tout faire dans une usine vétuste de mise en bouteilles d’un soda de fabrication locale. Or il est atteint d’une maladie dont la cause n’est pas claire et dont il tente de se guérir en communiquant par Internet avec un scientifique resté aux États-Unis, qui a pris le pseudo de « Mr Green » (ils ont le wi-fi, dans les favelas ?). Cette maladie consiste en ceci : lorsque son rythme cardiaque atteint deux cents pulsations par minute, il se transforme en un monstre aussi violent qu’invincible ; Bruce tout-puissant, si tu préfères. La colère est donc fatale, mais, revers de la médaille, l’amour lui est également interdit ! Avoue que c’est ballot. Or, à la suite d’une égratignure, une goutte de son sang tombe dans une bouteille de soda, qui est exportée aux États-Unis et bue par un homme âgé, lequel, aussitôt… tu imagines. Illico, les services secrets des U.S.A., dont l’infaillibilité leur a valu cette flatteuse réputation qui a franchi toutes les frontières, reconnaissent l’indice, car ils tentaient de récupérer Banner depuis longtemps, pour utiliser sa maladie en vue de fabriquer un soldat invincible dont l’armée étatsunienne aurait le plus urgent besoin, vu qu’elle n’a pas gagné une seule guerre depuis la Corée, en 1953 (mais ça, ce n’est pas dans le film, c’est moi qui le dis).
Aussitôt, le général Ross (William Hurt), qui a trempé dans l’histoire de ces recherches « scientifiques », et qui par le plus grand des hasards se trouve être le père du docteur Ross cité plus haut, envoie un commando pour capturer Banner, rapidement repéré. Mais celui-ci se met en rogne et ratatine tout le monde, avant de s’enfuir au Guatemala puis au Mexique, avant de parvenir aux États-Unis. Il faut te préciser que ledit commando était conduit par un type assez violent, Emil Blonsky (Tim Roth), dont le nom seul, un peu comme l’Olrik des albums de Blake et Mortimer ou le Rastapopoulos des albums de Tintin, sans compter sa tronche patibulaire mais presque, suffit à indiquer qu’il a de mauvaises intentions : acquérir pour son propre compte le don maléfique de Banner, et devenir ainsi un soldat invincible. Inutile de te dire qu’après quelques péripéties du genre combat au Kärcher sur la dalle d’Argenteuil entre racaille et flics défenseurs de l’ordre et de la démocratie, il y parviendra. Si bien que le film se retrouve avec DEUX Hulk, un gentil – quand il n’est pas en rogne – et un méchant, mais alors très méchant, de quoi flanquer la diarrhée verte à Stallone et Schwarzy réunis.
Ils vont donc s’affronter dans les rues de New York, et c’est fou ce qu’il peut y avoir comme affrontements dans les rues de New York. C’est bizarre, à Paris, hormis quelques bisbilles entre poivrots et une dispute à propos d’une chaise-longue à Paris-Plage, il ne se passe jamais rien – et je ne parle même pas de Bordeaux… Si bien qu’après s’être balancé à la figure une demi-douzaine de bagnoles et avoir abattu un ou deux hélicoptères, les deux titans en arrivent à la conclusion de leur petit différend, la bagarre prend fin, et le bon Hulk triomphe du méchant – qui expire telle la validité de ton stationnement quand tu n’as pas nourri le parcmètre –, récupérant au passage l’amour de sa petite amie, puisque cette inconstante largue illico et froidement le psy avec lequel elle s’était mise en ménage pendant son séjour à Rio, voir plus haut. Quant au général Ross, son père avec qui elle a (aussi et dans la foulée) rompu, un homme mystérieux lui propose très vite un nouveau boulot tordu dans la scène finale, ce qui laisse présager une suite que tous nous appelons de nos vœux ardents.
Reste la double interrogation qui a tourmenté des générations de téléspectateurs de la série avec Lou Ferrigno (au fait, il est dans le film, il fait un garde et la voix de Hulk) : quand Hulk devient un monstre et décuple de volume, est-ce que ses organes procréateurs en font autant, et pourquoi, après l’explosion de ses vêtements, a-t-il toujours son pantalon pour les dissimuler ? Après tant d’années, la réponse nous est enfin donnée quand on voit Banner acheter au Mexique un short extensible et flottant. Mais si tu veux en connaître la marque (on ne sait jamais), tu peux toujours interroger Allocine, je crains, lecteur à l’esprit curieux, que ta quête soit vaine.
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