Psychose (1960)
Elle en avait plus qu’assez, Marion Crane, de la pauvreté. Travailler plus pour gagner plus, la solution miracle ne l’emballait pas plus que toi et moi, lecteur fidèle. Un vendredi soir, chargée par son patron, un agent immobilier de Phoenix, de déposer quarante mille dollars à la banque, elle « oublie » sa mission et prend la route pour Fairvale, à plus de mille kilomètres de là, pour rejoindre Sam, son petit ami (joué par John Gavin). La voilà hors-la-loi, mais le vol ne sera connu que lundi matin, et elle aura passé la frontière entre-temps. C’est commode, finalement, les États-Unis, sous réserve d’être un malfrat ou un serial killer.
Au soir du second jour, plus très loin de sa destination, elle s’arrête dans un motel, tenu par un charmant jeune homme, Norman Bates (joué par Anthony Perkins), qui lui fait la conversation et partage son dîner. Le gars est solitaire, malheureux (il vit avec sa mère impotente, qui ne sort jamais de sa chambre), mais témoigne une si profonde humanité que Marion prend conscience d’avoir fait une énorme connerie en volant l’argent. Elle décide de rebrousser chemin le lendemain à l’aube, et de déposer dès le lundi matin l’argent à la banque, avant que son patron s’aperçoive de quoi que ce soit.
Pas de chance, alors qu’elle prend sa douche avant d’aller dormir, une forme féminine s’introduit dans sa chambre et la larde de dizaines de coups de couteau. Adieu Marion, adieu la vedette féminine, Janet Leigh, expédiée ad patres en quarante minutes. Pas courant au cinéma…
Aussitôt, cris d’effroi : c’est Norman. « Mère, oh mère, qu’as-tu fait ? Ce sang, tout ce sang ! ». Norman nettoie la salle de bains, enferme le cadavre dans la voiture et précipite le tout dans un étang voisin.
Lundi, à Phoenix. Le vol et la disparition sont découverts, l’enquête commence. Lila, la sœur de Marion (joué par Vera Miles, l’une des actrices favorites d’Hitchcock), se déplace à Fairvale, contacte Sam, et ils envoient un détective fouiner dans les environs. Il passe au motel Bates, pose des questions, ne trouve rien, téléphone à Sam qu’il a l’intention de revenir pour interroger la mère que Norman ne lui a pas laissé voir, revient en catimini… et se fait poignarder par la mère. Il disparaît à son tour, comme un vulgaire milliard à la Société Générale. Sam, alors, interroge le chef de la police de Fairvale. Ô surprise, la mère de Norman est morte depuis dix ans ! Qu’est-ce à dire ? On nous aurait menti ?
Sam et Lila enquêtent eux-mêmes, s’introduisent dans la maison des Bates, et « la mère » se précipite sur Lila pour la poignarder. Mais non, Sam la maîtrise, la perruque tombe, c’était Norman ! La mère, elle, est là, dans un fauteuil, morte et… empaillée !
Scène finale, un psy explique : dix ans auparavant, Norman avait tué sa mère et l’amant de celle-ci, sans être soupçonné du meurtre. Puis il avait extrait du caveau le corps de sa mère, l’avait empaillé, le gardait à domicile, et se prenait par instant pour sa génitrice abusive, très soucieuse que « son fils » ne fréquente aucune fille. Imagine, lecteur, il aurait pu laisser tomber sa môman, comme tous ces égoïstes de fils. Norman ira à l’asile, ce qui est moins rigolo que d’aller sur le site d’Allociné pour consulter la filmographie d’Hitchcock.
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