Unknown (2007)
Dans notre crèmerie, le gros avantage d’avoir des potes aux States (t’as vu comme je me la pète avec ça?) c’est que tu gagnes un temps précieux grâce à tous les films qu’ils vont voir et dont il te racontent la fin alors que tu savais même pas que quelqu’un avait eu l’idée saugrenue de les tourner.
Unknown entre dans cette catégorie, aussi tu ne m’en voudras pas si quelques passages te demeurent un rien obscur quand j’aurai fini de te raconter la fin: déjà que le truc est passablement nébuleux, dixit mes potes ricains (je t’ai dit que j’ai des potes aux States?), comme en plus c’est une narration de seconde main ça risque d’être un poil embrouillé. Mais trève de préliminaires, comme disait Brad Pitt aux 12 singes… Dans un hangar miteux mais super bien fermé au milieu du désert, cinq types ayant perdu la mémoire suite à l’inhalation accidentelle d’un gaz toxique se retrouvent à attendre l’arrivée d’autres types. Là où l’histoire devient rigolote, c’est que les cinq types s’aperçoivent vite qu’ils sont embarqués dans un histoire glauque d’enlèvement contre rançon: trois d’entre eux comme kidnappeurs, les deux autres comme kidnappés. Mais comme ils ont tous la mémoire flinguée par le gaz, pas moyen de savoir qui est qui, ni qui risque de prendre une balle quand les autres types, que nous appellerons désormais les malfrats du dehors, débarqueront avec la rançon (qu’ils ont réussi à piquer aux flics chargés de libérer les otages) et voudront faire le ménage. Je te passe tous les renversements successifs d’alliance entre ces cinq joyeux drilles et les prises de tête que ça leur cause (suis-je un gentil, ou un méchant? et si je suis un gentil, combien j’ai de doigts?) – d’après mes potes américains, tout ça est très intéressant mais un peu fastidieux à raconter par le menu, alors je vais suivre leur exemple et te raconter directement la fin (et puis c’est aussi un peu mon fond de commerce, pas vrai?).
Alors voilà: le type menotté qui s’est pris une balle est un kidnappeur (un malfrat du dedans, en somme), il meurt avant la fin après avoir raconté une émouvante histoire qui nous apprend que le héros du film (Jim Caviezel), le premier à être sorti du coltar, est un de ses potes d’enfance. Les deux victimes de l’enlèvement sont jouées par Greg Kinnear et Barry Pepper et ceux-là se retrouvent dans un sacré merdier quand débarquent enfin les malfrats du dehors, surtout que le cinquième larron (Joe Pantoliano) retrouve la mémoire juste à ce moment-là et se rappelle opportunément qu’il est un méchant. Bref, le plan que les cinq lascars enfermés ont monté pour accueillir les malfrats du dehors (ceux qui sont allés chercher la rançon, tu me suis) part en vrille malgré de louables efforts qui aboutissement à la mort de Pantoliano.
Le chef des malfrats charge Caviezel, toujours à l’ouest question souvenirs mais de plus en plus persuadé d’être un méchant même si ça ne lui plaît que médiocrement, de buter les deux kidnappés avant de les enterrer derrière le hangar. Il décide de les laisser filer, le chef des malfrats s’en aperçoit et se fâche, ils commencent à se foutre sur la gueule, Kinnear resté dans le coin intervient et se prend une balle qui l’envoie ad patres, tandis que Pepper, plus fûté, part récupérer un flingue et revient buter le chef des méchants au moment où celui-ci s’apprête à faire des trous dans la jolie petite gueule de Caviezel. Entre temps, une armée de flics a déboulé du côté du hangar – l’un d’eux reconnaît en Caviezel un agent infiltré chez les malfrats et tout semble éclairci pour le mieux malgré l’amnésie persistante des protagonistes. Sauf que Caviezel, en voyant arriver la femme de Pepper dans une bagnole de police, se rappelle soudain qu’il a une liaison avec elle et qu’en fait c’est elle qui l’a recruté pour organiser l’enlèvement et dépouiller son mari d’un joli paquet de fric. Le film se clôt sur l’image de Caviezel se saisissant de la boîte à outil contenant la rançon et la remettant aux flics.
Tu peux toujours aller faire un tour sur Allocine, mais ça t’apprendra pas grand chose.