Congorama (2007)
Revenu en Belgique, Michel (Olivier Gourmet, totalement crédible dans une gamme d’émotions étonnament riche et nuancée) devient enfin l’inventeur qu’il a toujours rêvé d’être – mais plus question de tondeuse à gazon autonome qui finit les pattes en l’air à la moindre bosse, ni de déglaceuse en pots de yaourt pour lignes à haute tension. Cette fois c’est du lourd: grâce aux plans dérobés à son frangin laissé pour mort suite à leur rencontre pour le moins brutale avec un émeu, Michel a mis au point une voiture électrique révolutionnaire qui lui vaut les honneurs des médias et qu’il s’empresse de baptiser Congorama, du nom du pavillon de l’exposition universelle de 1958 où ses parents adoptifs ont fait la connaissance de la religieuse qui a arrangé son adoption.
Car Michel ignore que le type qu’il a laissé pour mort au Québec était en réalité son frère, et que les plans qu’il a volés ont été mis au point par ce père à la recherche duquel il était parti de l’autre côté de l’eau. De même qu’il ignore que la restauratrice qui l’a invité à se laver les mains avant de passer à table, comme il ne cesse de le demander à son propre fils, est en réalité sa mère. Que de rendez-vous ratés malgré les efforts du brave curé de Sainte-Cécile pour forcer le destin…
Mais ce que le curé a échoué à provoquer, la soudaine célébrité de Michel va peut-être le faire se réaliser: Louis, le frangin (Paul Ahmarani, un genre de Pierrot lunaire qui lui aussi sonne juste dans un rôle complexe), a survécu à l’accident de voiture et finit par avoir vent de la voiture électrique révolutionnaire dont Michel s’attribue la paternité. Il se pointe en Belgique, bien décidé à rétablir la vérité et à réhabiliter son père, mais finit par découvrir que Michel est son frère. Par la même occasion, il remarque sur le fils noir de Michel (qui a des doutes sur sa paternité malgré les assurances de son épouse congolaise) une tâche de naissance identique à celle de son propre père disparu sans laisser d’adresse. Louis choisit de garder le silence: il repart à Québec sans révéler à Michel qu’ils sont frères ni dénoncer le vol des plans.
Le films se clôt sur un dernier rendez-vous raté. Une querelle de brevets autour des batteries utilisées pour la voiture électrique conduit à retrouver la trace du paternel fugueur, mais au moment de lui parler au téléphone et peut-être de découvrir la vérité, Michel est rattrappé par le diamant qui s’est logé derrière son nerf optique lors de l’accident qui a plongé son frangin dans le coma pendant six mois: il fait un malaise et le téléphone glisse à terre où il se brise, rompant du même coup le dernier lien entre le père et le fils qui s’ignorent.
Si tu veux en savoir un peu plus sur le destin de l’émeu fatal, va faire un tour sur Allocine.
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