Full metal jacket (1987)

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Non, ce titre sybillin ne signifie pas « gilet pare-balles », mais désigne un type de balle pour fusil, comme le dialogue te l’apprendra, lecteur qui cherche à t’instruire utilement. À l’instar d’Orange mécanique, du même réalisateur Stanley Kubrick, ce film, le meilleur jamais fait sur la guerre, adapté (par son auteur Gustav Hasford) d’un roman – dont on n’a pratiquement rien conservé – sur la guerre du Vietnam, est divisé en trois parties d’égale durée, qui racontent le curieux parcours moral d’un soldat pacifiste, Davis (joué par Matthew Modine), soldat qui pourrait être toi ou moi. Mais alors plutôt toi, si tu permets, je tiens à ma santé.

Notre pacifiste, qu’on surnomme Joker, s’est engagé dans les Marines. Comprenne qui peut. Et l’on commence logiquement par l’entraînement d’un peloton de ce corps d’élite, sans qui la civilisation ne serait pas ce qu’elle est, sous la direction du sergent Hartman, un brin sadique et qui ne s’exprime qu’en hurlant presque aussi fort que Laura Fabian dans ses bons jours. Tu noteras le souci d’authenticité, le rôle est tenu par un authentique ancien militaire, Lee Ermey, qui depuis a tourné dans pas mal de films, dont un remake de Massacre à la tronçonneuse. Rude, l’entraînement. Surtout pour la tête de Turc du sergent, un gars pas très doué, un peu rondelet, Leonard Pratt (joué par Vincent d’Onofrio), finement surnommé Gomer Pyle d’après un personnage simple d’esprit d’une série télévisée des années soixante (la version française préfère l’appeler Baleine, car nous sommes le peuple le plus spirituel de la terre).

Après en avoir bavé et s’être fait tabasser par ses compagnons de chambrée, y compris par le héros positif Joker, pour le légitime motif que son incapacité leur valait quelques punitions collectives, Pyle finit par devenir un soldat passable et recevoir les félicitations de son bourreau pour ses qualités de tireur. Qualités que, le soir de cette journée mémorable, il va mettre à profit en le flinguant dans les toilettes, avant de se tirer une balle dans la bouche.

La deuxième partie nous transporte au Vietnam, où Joker, toujours pacifiste et qui en arbore l’insigne sur son casque, est devenu journaliste aux ordres de l’État-Major, surtout chargé de donner des nouvelles fausses mais optimistes sur l’avancée de la guerre. On l’envoie en reportage dans une unité combattante, ce qui le sort de son camp et lui permet de voir quelques horreurs, dont un très joli charnier. Et même, pour la première fois depuis qu’il est au Vietnam, de porter un fusil. Là, c’est surtout un reportage sur la mentalité des boys, sur ce qu’ils pensent de la guerre, et de leurs adversaires, tenus pour des moins que rien et que, c’est son originalité, le film ne montre jamais – à une exception près, voir plus bas.

La troisième partie nous fait entrer dans le vif de la guerre : un peloton, où Joker a été incorporé malgré lui, doit retrouver un redoutable adversaire qui, caché on ne sait où, en flingue les membres les uns après les autres. Ils finissent par le dénicher : c’était une jeune fille, seule, et menue au point de faire passer Mimie Mathy pour la grande sœur de Sébastien Chabal. Ils la blessent, mais ne peuvent la ramener au camp dans cet état. Qui va donc achever cet encombrant excédent de bagages ? Tu as deviné ! C’est notre pacifiste, Joker en personne. Satisfait, le peloton rentre au camp en chantant Mickey Mouse.

Moralité, qui s’impose sans que jamais Kubrick ait eu à jouer du violon, et bonjour Oliver Stone and company : la guerre ne présente pas seulement le petit inconvénient de faire s’entretuer des gens qui n’avaient pas été présentés les uns aux autres (ce qui est du dernier grossier) et n’avaient rien demandé, elle te transforme aussi sur le plan moral, et pas à ton avantage. Évite donc d’y aller, lecteur auquel on tient tant, et va plutôt te balader sur le site d’Allocine, ce sera plus sain.

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