Hancock (2008)
John Hancock, joué par Will Smith, c’est un Superman pas doué pour la com’ : il a les mêmes superpouvoirs, la même invincibilité, une force que Stallone et Schwarzy lui envieraient, de plus il peut voler ; mais, revers de la médaille, il boit, ne se lave ni ne se rase (ou alors avec ses ongles !), est grossier, n’a aucun égard pour l’environnement. Par exemple, lorsqu’il atterrit quelque part, c’est soit sur le toit d’une bagnole à cent mille dollars que le propriétaire n’a plus qu’à envoyer à la casse, soit en pleine rue, et alors il faut refaire la chaussée.
De sorte que ses interventions contre les méchants coûtent plus cher à la ville de Los Angeles que les méfaits des bandits arrêtés. À tel point que les Angelinos le conspuent plus souvent qu’à son tour, et le pressent d’aller plutôt exercer à New York ses talents de redresseur de torts ! Comme tu le sais sans doute, lecteur yankophile, entre New York et Los Angeles, c’est le même amour qu’entre Marseille et Paris, quoique pour des raisons moins footballistiques.
Heureusement, un brave type, Ray (Jason Bateman, et je jure que je n’invente pas ce nom !), à qui Hancock a sauvé la vie alors qu’il allait se faire écrabouiller par un train, veut lui renvoyer l’ascenseur en redorant son image. Ce qui tombe bien, car il est agent de publicité et vient de se faire mettre à la porte pour avoir proposé une pub gratuite en faveur d’une fondation charitable qu’il voulait créer, All-Heart. Hancock se fait tirer l’oreille, car il ne voit pas l’intérêt de devenir populaire en disant aux flics qu’ils viennent de faire du bon boulot, surtout quand il pense le contraire ! En outre, la femme de Ray, la très belle Mary (Charlize Theron), semble trouver très antipathique ce John Hancock, répulsion que les manières de plouc du super-héros, qui cogne d’abord et discute ensuite, justifieraient amplement.
Or cette antipathie se fonde en réalité sur tout autre chose : Mary est aussi une super-héroïne (quoique cachée depuis qu’elle est mariée avec Ray), immortelle comme Hancock, et ils se connaissent depuis une éternité – ils se sont même aimés, jusqu’à ce que Hancock, à la suite d’une agression survenue quatre-vingts ans plus tôt à la sortie d’un cinéma, devienne amnésique ! Dès cette révélation, les deux super-héros vont s’affronter de manière assez sournoise, comme tu l’imagines bien.
Puis, aux deux-tiers du film, et sans qu’on sache trop pourquoi, Hancock perd ses super-pouvoirs et il est gravement blessé de deux balles en pleine poitrine. Là, le film devient un poil sentimental, ce qui nuit toujours à la castagne, faut conviendre, comme disait Béru. Mais que le spectateur sensible se rassure : tout comme dans Orange mécanique – qu’il faudra qu’on songe à fin-de-filmer un de ces jours – le héros redevient lui-même à la fin ! Il récupère si bien ses super-pouvoirs que le voilà capable de voler jusqu’à la Lune pour y dessiner le logo de All-Heart, la fondation charitable dont je te parlais vingt-trois lignes plus haut (vérifie, si tu n’as pas modifié la résolution de ton écran !). Faut bien faire plaisir à ses potes.
En vertu de ce retour à son véritable naturel revenu au galop, le dernier plan le montre s’apprêtant à démolir un méchant qui vient de lui adresser l’injure suprême et insupportable : ass-hole. Expression dont hélas, Allocine a oublié de nous donner la traduction.
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