Le salut (Levity, 2003)

Levity sur la-fin-du-film.comEt ça finit en queue de cheval

Je sais, je sais (grâce à Allocine): ce machin n’est pas encore sorti par chez vous, pauvres malheureux que vous êtes, condamnés à retourner voir pour la 5e fois Bienvenue chez les Ch’tis (même que j’parie que le Taulier a dû mouiller son tire-jus à la fin des 4 premières, paraît qu’il a des racines en Ch’nor). Mais comme y a peu de chance qu’il sorte jamais, j’voudrais pas qu’vous clamsiez en ignorant comment qu’ça se termine, ça serait trop dommage (et contraire à l’éthique de la-fin-du-film).

Contrairement à ce que le titre anglais suggère, Levity c’est du lourd: Manuel Jordan (Billy Bob Thornton) vient de tirer 20 et quelques années de taule pour avoir buté un mec lors du braquage d’une supérette quand il était môme. Libéré alors qu’il pensait finir ses jours en prison, il s’en vient rôder sur les lieux de son crime, hanté par le désir de se racheter et d’aller au bout des cinq étapes qui mènent à la rédemption (à en croire quelque obscur scribouillard du XIe siècle, en tout cas). Le jour, il tourne autour de la soeur du type qu’il a buté (Holly Hunter) et raccompagne à la maison une gamine (Kirsten Dunst) qui vient se mettre la tête à l’envers dans la boîte de nuit qui fait face au centre social où il bosse le soir comme gardien de parking. C’est que, par un concours de circonstances lui aussi plein de levity, le v’là pris en main par le pasteur du coin (Morgan Freeman, complètement à côté de ses pompes) et animateur dudit centre social.

Après quelques rebondissements métaphysiques haletants, le bilan s’établit comme suit:

  • Le pasteur, en fait un criminel en cavale, se fait la malle.
  • Manuel Jordan, après avoir porté ses sacs de courses, baise la soeur du type qu’il a buté (elle ignore encore qui il est). Comme c’est un gentleman, il enchaîne en prenant une balle à la place du fils de la dame en question embringué dans une histoire de guerre des gangs. Du coup, la dame, à laquelle il vient d’apprendre qu’il est le meurtrier de son frère, fait l’effort de lui apporter des fringues propres à l’hôpital avant de lui intimer de dégager de sa vie (et de sa ville par la même occasion). Il s’exécute, abandonnant lui aussi le centre social et la bande de jeunes qui venaient y trouver refuge, mais (suspense)
  • Kirsten Dunst, la paumée, a fait amie-amis avec les délinquants et reprend le flambeau du vrai/faux pasteur, ayant enfin trouvé un sens à sa vie. Sauf que, comme elle a aussi le sens des affaires, les petits cons qui viennent se foutre la tête à l’envers en boîte de nuit devront raquer quinze billets pour mettre leur tire en sûreté sur son parking, au lieu de se farcir quinze minutes de prêche, comme au bon vieux temps du pasteur.

Quant au spectateur, qu’il remise sa fierté au vestiaire et, profitant que la fin-du-film s’est chargé de parcourir jusqu’au bout les 5 étapes menant à la rédemption, qu’il cherche son propre salut dans la fuite…