X-Files – Régénération (2008)
Ce film est un chef-d’œuvre de subtilité, et nous l’allons montrer tout à l’heure, cher lecteur qui te passionnais naguère pour la défunte série télévisée The X-Files. Mais pour ceux qui n’ont jamais vu ladite série, un rappel : le très sceptique médecin Dana Scully, et son ex-partenaire l’antisceptique Fox Mulder – qui s’appellent par leurs noms de famille bien qu’anciens amants, comme le faisait Simone de Beauvoir à propos de Sartre (!) –, se sont séparés après la mort de leur fils, et ont aussi quitté le FBI, en très mauvais termes pour le second. Mais on les y rappelle, car un agent femme du Bureau Fédéral d’Enquêtes (je dis ça pour ne pas répéter « FBI », et du coup c’est raté) a disparu depuis trois jours. On la recherche, évidemment, et comme nous sommes aux États-Unis, le Bureau a également fait appel à un voyant, qui, subtilité hollywoodienne aidant, est aussi un ex-prêtre catholique ET pédophile (je fais remarquer aux malveillants que j’écris « ET » plutôt que « DONC ») : il a jadis violé trente-sept enfants de chœur ! Mais rassure-toi, il s’est volontairement castré à vingt-six ans, par conséquent il ne risque plus de recommencer. Tu vois à quel point c’est subtil.
Au milieu d’un paysage très enneigé, le voyant commence par retrouver un bras coupé, mais, bizarre, c’est un bras d’homme. Puis, alentour, d’autres débris humains, provenant d’une douzaine de femmes différentes. En prime, on retrouve dans ces débris des traces d’un médicament utilisé seulement sur les animaux. Puis une autre femme disparaît, qu’on ne retrouve pas. Or les deux disparues recensées fréquentaient la même piscine et possédaient le même groupe sanguin, le groupe AB, assez rare. Avec ça et le détail du médicament pour animaux, tu devines immédiatement, lecteur encore plus subtil que le scénario, qu’il y a dans l’air une macabre histoire de transplantation d’organes. Et justement, un type se fait choper en train de transporter sans aucune autorisation un foie humain ! Mais il est relâché, ne me demande pas pourquoi, je ne suis pas assez subtil.
L’enquête, menée par les meilleurs agents du monde (ils sont étatsuniens, tout de même !), établit que le patron de la piscine est marié avec le transporteur de foie, vu que le mariage gay est légal dans le Massachussetts, et que ledit patron fut autrefois… l’un des trente-sept enfants de chœur violés par le voyant.
On finit par retrouver tout ce beau monde au moment où Mulder allait se faire assassiner par le convoyeur de foie, qui a d’ailleurs perdu la foi (je n’allais pas la rater, celle-là !), et son mari et employeur est présent, quoique très partiellement, sur la table d’opération : comme il est très malade et proche de la mort, on l’a amputé de la tête, qu’on allait greffer sur le corps de la seconde femme enlevée. Je t’avais prévenu que ce scénario était subtil. Là, je lance un appel pour qu’on m’explique comment un homo a pu désirer voir greffer la tête de son ami de cœur sur un corps DE FEMME. Merci d’avance, lecteurs fidèles et innombrables, de vos contributions à la vérité.
Le docteur Frankenstein qui allait pratiquer l’opération est arrêté, et le voyant meurt d’un cancer. Il ne reste plus à Mulder et Scully qu’à se demander gravement quelle était la relation entre la voyance du voyant et tous ces meurtres : n’était-il pas un vrai voyant, par hasard ? Et là, crois-moi, ce n’est pas dans Allocine que tous deux dénicheront la réponse.
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