L’incroyable destin d’Harold Crick (Stranger Than Fiction, 2007)
On peut dire que ça se présente mal pour Harold Crick: même si le voilà entré dans le lit de la mignonne pâtissière qu’il était venu contrôler au nom du fisc, tout indique que la fin est proche et qu’elle sera… la même que pour toi et moi, ami lecteur. Sauf que je sais pas toi, mais moi j’entends pas en voix off la romancière dont je suis le personnage annoncer ma fin imminente. Je ne sais pas comment tu réagirais dans cette situation, mais Harold fait des pieds et des mains pour identifier et rencontrer la romancière qui écrit sa vie, dans l’espoir qu’elle soit plutôt dans le registre comique. Manque de pot, il s’avère qu’elle assassine systématiquement ses personnages. D’ailleurs, la seule raison pour laquelle le roman dont Harold est le héros n’est pas encore terminé, c’est qu’elle hésite encore entre le faire sauter du 55e étage et le précipiter en voiture du haut d’un pont. Quand Harold finit par la dénicher (ces agents du fisc ont l’air foutrement bien renseignés, je serais toi, je revérifierais ma déclaration de revenus), la romancière accepte de lui confier son roman presque terminé, dont seule reste la fin à dactylographier: la version brouillon, que tout le monde s’accorde à trouver grandiose, y compris Harold lui-même, s’achève sur la mort d’Harold. Arrivé exceptionnellement à l’heure à l’arrêt de bus un matin pour se rendre à son travail, il se précipite pour sauver un gamin en vélo et se fait renverser par le bus à sa place.
C’est d’ailleurs ce qui finit par arriver, sauf que la romancière émue par le destin de ses personnages et rongée par la culpabilité d’avoir trucidé les précédents, réécrit la fin de son roman, quitte à ce que celui-ci soit moins bon (pas de pot pour toi, ami cinéphile, le film n’en sort pas grandi non plus…): Harold réchappe miraculeusement de son accident, il est juste sérieusement amoché. Il va pouvoir sauver sa pâtissière des griffes du fisc et se consacrer à jouer de la guitare comme il en avait toujours rêvé. On lui souhaite bien du succès.
Si tu veux savoir qui incarne avec génie (et un rien de savoureux cabotinage) le professeur de littérature qui guide Harold dans sa quête existentielle, va donc faire un tour sur Allocine.