Prête-moi ta main (2006)
Quand on en arrive à se retouver à quatre pattes, chaussé de talons aiguilles, les jambes gainées de collants en résille latex qui laissent les fesses à l’air et vêtu d’un très joli bustier cuir et qu’on s’appelle Alain Chabat, c’est presque de la routine. Quand en plus on se fait chevaucher par une Charlotte Gainsbourg à peu près dans le même appareil et qu’elle vous fouette l’arrière-train avec une botte de poireaux, ça commence à sortir de l’ordinaire. Mais quand maman (Bernadette Lafont) débarque là-dessus et trouve ça tout à fait savoureux et se met à raconter comment elle-même et son cher défunt, dans le temps… – c’est sans doute le signe que la stratégie du fiston pour guérir sa mère et ses soeurs de leur projet de le marier doit être un peu adaptée. Il a tellement bien joué le coup en faisant passer Charlotte Gainsbourg pour la bru idéale (avec dans l’idée qu’elle le plante devant l’autel, mais comme ça manque tuer sa mère il est bien obligé de trouver autre chose), que plus moyen de changer l’image de la donzelle… jusqu’au jour où en plein repas de famille, elle balance grave sur le prénom du cher défunt qui en son temps etc.
Et là, c’est le drame: pas question de toucher à Hercule deux qui le tiennent trois qui l’enculent, selon l’élégante formule de l’ex-future bru. Voilà toute la famille fâchée avec Charlotte, Alain Chabat dispensé de mariage, tout rentre dans l’ordre… sauf que bien sûr les deux zigottos tombent amoureux au moment même où leur mariage est devenu impossible. Après quelques merdages pathétiques de fils mal émancipé, Chabat finit néanmoins par faire ce par quoi vous et moi aurions commencé: il envoie chier ses cinq soeurs et sa mère et leur annonce qu’il est décidé à faire ce qu’il veut de sa vie. En l’occurence: épouser Charlotte et élever avec elle le gamin qu’elle était en train d’adopter quand il l’a engagée pour jouer les fausses brus. Et comme l’homme a parlé, maman tout émue et toute la bande de soeurs acceptent enfin l’idée qu’à 43 ans l’est devenu un grand garçon. Le v’là même qui se met à jouer les patriarches. Comme quoi un bout coup de botte (de poireaux) où je pense, ça vous change un homme.
Si tu aimes les tenues en latex, va donc faire un tour sur Allocine, ça te calmera.
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