Boy A (2009)
Jack Burridge a 24 ans, une allure de grand benêt et une paire de baskets « Evasion » offertes par son tuteur / assistant social Terry… tout un symbole pour lui fait peau neuve, dans une nouvelle ville et sous un nouveau nom, après un long séjour en prison qui l’a privé de son adolescence.
Il travaille comme livreur, se fait plein d’amis, se murge à la bière et prend des amphets, castagne des lourdingues, bref, il rattrape le temps perdu. Il rencontre aussi Michelle, que tous appellent affectueusement « la Baleine Blanche », qui lui fait du rentre dedans… avec qui il finit par se maquer, même que c’est du sérieux.
Enfin, Jack vit, tout simplement, parfaitement intégré, sous l’oeil attendri de Terry qui se dit que décidément, ce petit, c’est une de ses plus belles réussites, contrairement à son propre fils, Zeb, un paumé bon à rien qui vient se murger chez lui après des mois de silence.
Seulement voilà : pas facile pour Jack d’être heureux quand on a une histoire comme la sienne, et de nombreux flash backs viennent régulièrement lui pourrir la vie.
Petit, Jack était Eric Wilson, un enfant solitaire, rêveur, mauvais à l’école, et se faisait régulièrement rosser par un trio de petits caïds. Tout ça pour rentrer chez lui couvert de plaies et de bosses, et trouver son père distant et taciturne, et sa mère se mourant lentement d’un cancer du sein. Un jour d’errance, il rencontre Philip Craig, un ravissant petit blondin lui aussi très perturbé, puisqu’il se fait régulièrement violer par son frère aîné. Alors que les caïds s’en prennent à Eric, Philip leur tient tête et leur met une rouste mémorable, ce qui scelle l’amitié des deux bambins, exclus et solidaires pendant leurs longues heures d’école buissonnière.
Mais leur destin bascule le jour où ils surprennent Angela, une gamine, en train de se faire peloter dans les talus. Celle-ci grille leur repère de trolls sous le pont, menace de les dénoncer, ça s’envenime, Philip la tabasse et la tire par les cheveux sous leur pont, où Eric le rejoint, cutter à la main…
Rassure-toi, cher âme sensible, du massacre de la morveuse on ne verra rien, juste le procès, le réquisitoire et la sentence, terrible, maximale, qui tombe… Philip n’y survivra pas, d’ailleurs. On le trouvera pendu dans sa cellule (sans qu’on sache jamais s’il s’agissait d’un suicide ou d’un meurtre), à 17 ans.
Mais Eric, enfin, Jack a tenu bon, est devenu un autre homme, et il est tellement honnête qu’il aimerait bien dire à sa Baleine… eeeuh à Michelle, la vérité, toute la vérité, et dis je le jure… mais Terry l’en dissuade : sa tête est mise à prix sur le Net… 20 000£, c’est pas rien !!
Et puis voilà : lors d’une livraison, Jack remarque une voiture accidentée… le conducteur est mort, mais la petite fille à l’arrière a la vie sauve… grâce à lui. Moralité : les journalistes en font un héros local, et finalement, il est découvert, le Boy A, l’affreux bambin meurtrier. En fait, il a été dénoncé par le propre fils de Terry, jaloux de la fierté de son père qui semble lui préférer un monstre.
Bref, à nouveau, Eric – Jack perd tout : sa copine fuit et on l’accuse du pire, ses amis lui tournent le dos, il est viré de son boulot… et Terry qui ne répond pas… Assailli par les paparazzis, il fuit par le toit, se bousille une rotule, et c’est en boitouillant qu’il prend le premier train jusqu’à la mer pour mettre fin à ses jours… non sans avoir laissé à ceux qui lui sont chers un dernier message, et là, même Allociné a le coeur fêlé…
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