JCVD (2008)
Karateka belge, Jean-Claude Van Varenbergh a fait à Hollywood, sous le pseudo de Jean-Claude Vandamme, une carrière d’acteur dans des films d’action qui ne risquaient pas de te flanquer, ô lecteur cinéphile, de trop violents maux de tête. Puis ladite carrière a décliné, car JC a quarante-huit ans et il a fait pas mal de folies, dont celle de prendre de la drogue. Au début de ce film de fiction signé Mabrouk El Mechri, il vient de perdre un procès de divorce, et il est revenu se ressourcer, comme disent les auteurs de slogans publicitaires, au sein de la mère-patrie.
Épuisé par le décalage horaire et deux nuits sans dormir, voilà qu’à peine arrivé à Berchem-Sainte-Agathe, son lieu de naissance, dans la banlieue de Bruxelles, il découvre que ses cartes de crédit ne lui permettent plus de tirer de l’argent des divers distributeurs. En clair, il est aussi fauché d’un champ de maïs transgénique après le passage de José Bové. Il se rend alors à la Poste, dans l’espoir de retirer manuellement de l’argent sur son compte.
Pas de veine, il tombe en plein hold-up : un groupe de malfrats a investi les lieux et retient quelques otages. Jean-Claude devient otage à son tour ! Or, du vidéo-club en face de la Poste, on l’a vu y entrer, et lorsque un coup de feu éclate et que la police est alertée, c’est avec lui que les négociations traditionnelles s’engagent par téléphone avec le commissaire Bruges (François Damiens), pendant qu’au dehors, ses admirateurs l’acclament ! Or un quiproquo fait qu’on le prend pour le chef de la bande… Le vrai chef, lui, est un horrible type (joué par Zineddine Boualem, mais aucun personnage n’a de nom), très menaçant, y compris envers ses propres hommes, et il ne veut relâcher aucun otage, pas même un enfant, le fils de la guichetière. Et lui, il réclame un million d’euros en guise de rançon.
À ce stade, chargé de transmettre les revendications des gangsters, JC commet une boulette : il demande en supplément que 465 000 dollars soient versés sur le compte de son propre avocat, auquel il doit cette somme. Franchement, tu trouves qu’il est aware, Jean-Claude ?
La suite est comme dans tous les films de ce genre, on finit par libérer les otages, les bandits se sont évidemment disputés, ce qui a entraîné la mort du chef, et JC, disculpé du hold-up par les autres témoins, est néanmoins arrêté pour avoir tenté de détourner l’argent destiné à son avocat. Il sera condamné à trois ans de prison, dont un an ferme, et passera son séjour à enseigner le karaté à ses compagnons de prison. Ce qui est une façon comme une autre de continuer sa carrière. Pour ses films à venir, s’il y en a (mais il y en aura, ce film-ci va avoir beaucoup de succès), consulte plutôt Allociné.