La Vague (2008)

La vague sur la-fin-du-film.com

Une classe de terminale, dans un lycée allemand, de nos jours. Le professeur, Rainer Wenger (Jürgen Vogel), plutôt populaire auprès de ses élèves, aimerait les mettre en garde contre le nazisme. Or, si tu connais l’Allemagne, lecteur routard, tu n’ignores pas que les mises en garde contre le nazisme, ils en sont gavés depuis qu’ils vont à l’école, les jeunes Allemands. Par conséquent, du regretté Adolf et de ses groupies à la croix gammée, ils en ont jusque là (geste). Il faut trouver autre chose. Pourquoi pas l’autocratie, notion moins « connotée », comme dirait Jean-Michel Aphatie à la télé ? Du coup, et parce que deux ou trois dans la classe sont capables de comprendre ce mot, l’idée est adoptée. Et, pour que ce soit plus vivant, Wenger propose un jeu de rôle d’une semaine, plutôt qu’un cours trop « magistral », comme dirait Isabelle Giordano à la radio. Soyons modernes.

Première suggestion du prof : se choisir un chef. Sans surprise, il se propose. Approbation quasi-générale, sauf de trois garçons. Et première manifestation de l’autorité du chef, ceux qui n’approuvent pas peuvent s’en aller, décrète-t-il. Les trois récalcitrants s’en vont… mais deux reviennent, car ils ne veulent pas louper leur bac. C’est ce qu’on appelle des convictions bien ancrées. Ensuite, une règle : on n’appellera plus le professeur par son prénom, on dira « monsieur Wenger », on ne le tutoiera plus, et on se lèvera pour parler… après avoir demandé l’autorisation. À ce stade, tu te dis, lecteur rebelle, qu’ils vont le déshabiller, le tremper dans un tonneau de goudron et le couvrir de plumes, mais non, ces petites graînes de violence (c’est une référence à un film de Richard Brooks) commencent à obéir comme Wenger l’avait prévu. Et comment l’avait-il prévu ? Parce que les élèves, et surtout les moins favorisés, les moins populaires, les plus timides, les plus frustrés, vont trouver, dans la pseudo-solidarité qu’on leur propose, à la fois un moyen de défense et une compensation à ces frustrations. Très vite, ils accepteront le port d’un uniforme (une chemise… blanche), se choisiront un emblème, un nom pour le groupe, « La Vague », inventeront une manière de saluer, et, bien entendu, excluront ceux qui ne pensent pas comme eux. L’un d’eux va jusqu’à réinventer ce magnifique slogan qui a eu tant de succès chez nous durant la campagne présidentielle, « Ensemble tout est possible ». Même Marco (mais non, pas Fogiel, c’est Max Riemelt), le plus gentil et donc le plus beau – conformément aux canons du cinéma –, en vient à cogner sur sa petite amie Karo (Jennifer Ulrich), qui a refusé de se conformer aux nouvelles règles (elle porte une chemise rouge, tu te rends compte ?).

Le professeur, malgré les avertissements de sa propre femme Anke (Christiane Paul), aussi professeur, mais approuvé par la directrice de l’établissement, ne veut pas voir que cela va se terminer en catastrophe. En effet, le jour où il met fin à l’expérience en montrant qu’ils sont devenus prêts à tuer pour lui, un garçon mal dans sa peau donc particulièrement motivé refuse de croire à cette fin de ses rêves, et va jusqu’à tirer au pistolet sur un autre élève, avant de se suicider. Les autres élèves ont enfin compris où on voulait les amener : voir combien il serait facile, même dans un pays où les citoyens sont avertis, de faire renaître une nouvelle dictature. Mais le professeur a joué avec le feu, et la police l’arrête. Tu constateras, en allant sur allocine.fr, que cette histoire est tirée de faits vrais, qui se sont passés en Californie en 1967.

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