Les noces rebelles (2009)
Dans les années cinquante, Frank Wheeler (Leonardo DiCaprio), trentenaire, travaille à New York : il est employé au service des ventes de la société Knox, qui commercialise du matériel de bureau. Avec sa femme April (Kate Winslett), ils ont trouvé en banlieue une jolie maison sur Revolutionary Road, que leur a vendue Helen Givings, agent immobilier (Kathy Bates), devenue depuis leur amie. Frank est satisfait de son sort. Il aime sa femme, la trompe un peu comme tous les maris, mais rien de sérieux, et ils ont deux jeunes enfants, Jennifer et Michael. Certes, son travail est très loin d’être passionnant, mais il est bien payé.
April est moins satisfaite, elle est même carrément frustrée par cette vie qu’elle juge médiocre, fait une scène de temps à autre, et se met à rêver d’autre chose. L’adultère ? Pas tellement. Elle aussi, un soir, a comme toutes les femmes trompé son époux avec son meilleur ami, mais ça n’a été qu’une fois, elle a enfoui cet épisode dans sa mémoire et a eu l’intelligence de ne pas se répandre en aveux inutiles. Faute dissimulée est complètement pardonnée, dit le proverbe. Mais voilà qu’elle a une idée géniale : comme Frank a connu Paris pendant la guerre, et pas elle, si tous deux partaient s’y installer ? Ce serait April à Paris ! On pourrait vendre la maison et la voiture, April travaillerait comme secrétaire (elles sont si bien payées, en France !), Frank lirait et « chercherait sa voie » pendant quelques mois, et puis, la vie est si bon marché à Paris…
D’abord stupéfié par l’extrême réalisme de ce beau projet, Frank finit par s’y faire, et l’annonce à tous ses amis de bureau. Il y est certes un peu incité par les sarcasmes que John (Michael Shannon), le fils d’Helen, pensionnaire d’un établissement psychiatrique et qui voit la vie d’un œil neuf comme tous les fous (du moins au cinéma), lui décoche sur sa vie totalement vouée à un idéal médiocre : vendre. À mon avis, lecteur idéaliste, ce type n’a pas fait H.E.C., il n’y serait jamais admis, surtout après les trente-sept électrochocs que ses médecins ont eu la bonté de lui administrer ! Bref, c’est parti, les Wheeler vont devenir parisiens.
Eh bien non, car le patron de Frank, mis au courant et pour ne pas perdre un bon cadre, lui confie une mission : vendre des ordinateurs, une toute nouvelle voie qui vient de s’ouvrir à la firme et qui va rapporter des masses d’argent. Avec un formidable salaire à la clé, bien entendu. Du coup, Frank renonce, juste au moment où April était si contente d’attendre un troisième enfant. Drame ! Elle lui fait une scène terrible, lui dit qu’elle le méprise et qu’elle le hait, le met à la porte et s’avorte elle-même avec un tube en caoutchouc. Hémorragie, transport à l’hôpital. April meurt.
Quelque temps plus tard, Frank est allé s’installer dans un autre quartier avec ses enfants. Helen a pu revendre la maison à un jeune couple tout à fait convenable et qu’elle trouve beaucoup mieux que le précédent. On ne saura pas si son fils va mieux, et allocine.fr ne nous le dit pas non plus.
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