Sept vies (2009)
Will Smith est à nouveau une légende, à la recherche du bonheur… mais celui des autres, cette fois-ci (bien que toujours avec le même réalisateur), en incarnant Ben Thomas, agent du Fisc US, qui malgré son statut peu amène, a une tendance prononcée à aider des personnes qu’il était supposé redresser.
Ben n’est pas un mauvais bougre, et on découvre très vite qu’il semble être bien seul, et surtout avoir très mauvaise conscience… il quitte sa magnifique maison les pieds dans l’océan pour un sombre motel où il ramène ses dossiers, ainsi qu’une magnifique méduse en bocal qui égaye ses soirées solitaires (mais n’y voyez là rien de malsain), pleines de travail : le brave homme s’active comme il peut en transformant radicalement la vie de sept personnes qu’il ne connaît pas, mais qu’il rudoie parfois, comme le pauvre Ezra, un aveugle (Woody Harrelson).
Il est déterminé, une vraie mécanique implacable, avec le soutien de son ami d’enfance Dan (Billy Pepper). … jusqu’à ce qu’il croise la route de la belle et fragile Emily Posa (Rosario Dawson), dont le cœur est trop fragile pour lui permettre une vie normale, mais paradoxalement pas assez faible pour lui octroyer une hospitalisation. Il l’aide, elle en tombe amoureuse, et ils se tournent autour looongtemps, avant finalement de tomber dans les bras l’un de l’autre sur un air d’Aznavour – la vie est vraiment for me, formi – formidaaaableeeuuh, non ?
… mais bien entendu, Ben ne joue pas les anges gardiens de manière anodine, ce qui ne t’aura pas échappé : c’est un film américain, donc soit c’est un vrai saint, soit quelqu’un qui a un lourd secret, et un méchant péché à expier… Tu as coché la réponse B, bravo, public, tu as bien joué, et c’est maintenant qu’il faut t’accrocher :
C’est normal, Ben est hanté par un sombre secret, et poursuit sa rédemption… voici pourquoi :
Flash-back : Ben s’appelle en réalité Tim, et il est ingénieur au MIT (anagramme rigolo qui en fait un Mc Gyver en puissance concepteur de fusées, plus glam et « Will Smithien », tout à coup)… Au volant de son gros 4×4 très cher, il fonce sur une route de campagne avec sa femme à ses côtés, et en pleine crise de Blackberryte aiguë, provoque un accident causant la mort de 7 personnes… dont sa charmante épouse.
Dévasté, il cherche un moyen de se racheter, et trouve une idée de rédemption lorsque son frère, qui lui s’appelle vraiment Ben et est vraiment contrôleur de l’IRS a besoin d’un poumon pour continuer à vivre. Tim le lui offre généreusement… et c’est l’escalade.
Il décide d’usurper l’identité de son frangin, afin d’aider en donnant une partie de lui, à chaque fois à des innocents, qui, pas comme lui, aident les autres, EUX, souffrent… et méritent une vie meilleure : d’un don de moelle (sans anesthésie, c’est vraiment un gros péché) à un pauvre gamin croisé à l’hôpital, à un rein à un papy tout fragile sous dialyse, en passant par un bout de son foie à une assistante sociale qui va lui donner le contact d’une mère de famille battue (à qui il va léguer sa maison)…
Lorsqu’il apprend que sa bien aimée n’a que 3 à 5% de probabilité de trouver un cœur viable et compatible avant de lâcher (dans le mois), ni une ni deux, il rentre chez lui sous la pluie, appelle son ami Dan pour le prévenir (« it’s time »), puis Ezra l’aveugle qu’il a croisé plusieurs fois entre temps pour s’excuser de sa conduite, et s’immerge dans une baignoire pleine de glace… avec sa jolie méduse, qui le pique.
Will – Tim – Ben meurt donc dans d’atroces et longues souffrances, et son cœur et ses yeux sont prélevés pour sauver les tristes vies solitaires d’Emily et Ezra.
Emily apprend la vérité par le vrai Ben et rencontre les Sept Vies sauvées par Ben, dont Ezra le pianiste qui la regarde de ses beaux yeux sombres, ce qui lui fait battre le palpitant à tout rompre… comme celui des spectateurs (dont votre serviteur) et probablement celui des chroniqueurs d’Allociné… même s’ils se garderont bien de l’avouer.
Les commentaires sont fermés.