Séraphine (2008)
En 1914, à Senlis, un critique d’art allemand, Wilhelm Uhde (Ulrich Tukur), découvre en Séraphine Louis (Yolande Moreau), simple domestique qui fait le ménage dans la maison où il loue un petit appartement, un peintre de talent. Séraphine, qui est ignorante, un peu mystique et très naïve, ne peint, sur de petits tableaux, que la nature, principalement des fleurs et des feuilles, parfois des oiseaux.
Uhde achète ses premières œuvres, l’encourage à continuer pour tenter de progresser, et se propose de la faire connaître plus tard. Mais la guerre éclate, et, devenu un ennemi dans son pays de résidence, il doit le quitter pour aller vivre en Suisse.
Quelques années plus tard, il revient en France, mais pas à Senlis : il s’installe à Chantilly, dans une grande maison, avec sa sœur (Anne Bennent) et son jeune amant Helmut (Nico Rogner), qui est assez malade. Et, par hasard, dans une mairie où ils sont exposés, il tombe sur d’autres tableaux de Séraphine, qui a fait des progrès, tant dans le style que dans la taille de ses œuvres. Bien sûr, il la contacte, l’invite à déjeuner, la félicite, et l’on peut songer à une exposition à Paris. Pour cela, il décide de la subventionner, et lui verse désormais une petite mensualité.
Mais l’argent tourne la tête de Séraphine. Elle loue tout l’étage de la maison où elle avait sa modeste chambre, achète des meubles et des objets de décoration, beaucoup d’argenterie, et parle déjà d’avoir une automobile comme celle de son mécène. Si bien que, bientôt, celui-ci, qui n’est pas si riche, ne peut plus suivre.
Là dessus, la crise financière de 1929 tarit le flot des acheteurs, il n’est plus question d’organiser une exposition, Séraphine ne vend rien et devient folle. Elle l’était déjà un peu, dans le genre religieux, mais lorsqu’elle revêt une robe de mariée qu’elle s’est fait faire à grands frais, puis s’en va distribuer des pièces d’argenterie dans le village, les gendarmes l’internent à l’asile de fous, où son état ne fait qu’empirer. Une querelle éclate avec ses compagnons d’infortune, et on lui passe la camisole de force. Elle finira ses jours dans cet établissement, qui accueillait traditionnellement aussi les indigents.
Elle meurt en 1942 et ne connaîtra pas la célébrité, qui lui tombera dessus trois ans plus tard, sous le nom de « Séraphine de Senlis ». Désolé, lecteur à l’affut de vannes désopilantes, ce film-ci ne prête pas à la poilade, mais tu peux toujours te reporter sur allocine.fr pour te remonter le moral, ce sont tous des boute-en-train.
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